MGB Carrosserie

Qui ne connait pas la marque MG , celèbre pour ses modèles performants et endurants. Devenue star de sa gamme la "B" a connu une version ultime de course: la MGB GTS SEBRING Racer.

Version destinée aux courses de l'époque, la MGB GTS SEBRING Racer est imaginée et conçue par le service compétition du constructeur en 1967. Initialement créer sur la base d'une caisse en Alu pour gagner du poids, 6 modèles sortiront de l'atelier spécialisé. La première surnommée "MABEL"  en raison de son immatriculation MBL546E a été le laboratoire de développement de  cette micro série.

Initialement propulsée par le 4 Cylindres préparé dont la cylindrée est portée de 1800 à 2100 Cm3 (environ 150 Cv), elle fut équipée d'un train avant spécifique qui devait équiper la futur MGC avec son 6 cylindres. Mabel fut par la suite motorisé par ce fameux 6 cylindres semi culbuté (provenant de l'Austin Healey) qui développait 220 cv dans sa version ultime mais était malheureusement tout en fonte. Ce lourd moteur a complètement déséquilibré l'agile MGB du départ.

Bien qu'une version V8 de la MGB ait été commercialisée à 2532 exemplaires de 1972 à 1975, la marque n'avait plus les moyens financiers d'engager des véhicules en courses. De plus au sein du Groupe BMC, la priorité était donnée a Triumph qui préparait la TR7.

Et pourtant,..... ce V8 Rover de 3.5 l  qui pouvait, moyennant une bonne préparation, être aussi coupleux et puissant que le 6 cylindres, présentait l'avantage d'être tout en alu et donc d'un poids quasi équivalent à celui du 4 cylindres......n'aurait pas alourdi le modèle qui aurait conservé tout son équilibre et sa légendaire agilité.

Nous allons donc corriger cette erreur en réalisant une MGB GTS SEBRING Racer V8.....d'autant plus rare puisqu'elle sera également modifiée en conduite à gauche.....

Avant d'entammer les modifications de carrosserie, il est essentiel de partir sur une base irréprochable, c'est donc un premier travail de restauration qui commence.

Restauration de la caisse de la MGB .

Il y a donc une première étape de restauration inévitable. Comme beaucoup, la corrosion a fait son travail en 40ans de service. Mais notre MGB n'est pas trop atteinte, il y a pire ! Les inévitables bas de caisses et planchers sont à remplacer mais la tablier, les longerons ainsi que les pieds de pare brise et de toit sont particulièrement bien conservés et ne nécessiteront qu'un bon décapage.

La caisse est donc débarrassée des morceaux corrodés jusqu'à retrouver les parties saines. L'amputation ira jusqu'au tunel de boite mais au moins la caisse sera au top !

Enfin nous arrivons au bout du dépeçage, il était temps ....A ce stade il a été essentiel d'immobiliser et caller la voiture correctement sur chandelles et d'y souder des barres de rigidification provisoires afin que la caisse ne se déforme pas . 

Le remontage peut commencer : Bas de caisses complets et planchers sont remplacés par des pièces neuves.

Le travail de restauration structurel est maintenant achevé. Les nouveaux bas de caisses et planchers sont parfaitement allignés avec les portes repositionnées pour vérification. La caisse ne s'est pas déformée pendant l'opération !

N'ayant pas de soudeuse par point, l'ensemble du travail a été réalisé par la méthode du bouchonnage en respectant le plus fidèlement possible les espaces entre chaque point. La solidité est équivalente et l'aspect finale excellent. Les corps creux sont abondament traités à l'antirouille et à la cire.

Modification de la carrosserie

La base étant validée, le travail suivant consite à installer le kit carrosserie "Sebring". Ce kit réalisé en fibre de verre nécessite un gros travail de préparation car je souhaite l'intégrer totalement et non le monter en applique sur la carrosserie d'origine. Les portes resteront ainsi allignées avec le reste de la carrosserie.

Une petite vue d'ensemble des ailes simplement posées, révèlant les rondeurs futures de l'auto.

Les ailes arrières sont coupées en ne laissant que le pourtour (5 cms) afin de conserver les arrêtes de carrosserie :

Des profils servant de supports aux nouvelles ailes sont soudés pour compenser l'épaisseur de la fibre (3 à 5 mm)

Et pour terminer le passage de roue arrière ainsi que le fonds de coffre sont eux aussi retravaillés pour compenser la nouvelle largeur.

Car dans ces nouveaux passages de roues prennent places les nouvelles roues. Les fameuses jantes Minilite en 15X8 chaussées de généreux pneus en 245/60/15.

Les ailes en fibre sont elles aussi découpées pour ne conserver que leur partie centrale à la forme exacte du cadre dans lequelle elles prennent place. Les panneaux d'ailes seront fixés par collage et rivetage sur les supports mais seulement au dernier moment afin d'éviter de les endommager pendant le reste du chantier. Le travail d'ajustement final sera réalisé a ce moment là.

Pour l'avant, la méthode est différente.

Toujours dans l'esprit d'encastrer l'épaisseur de la fibre de verre, la méthode de fixation diffère légèrement. Les ailes d'origines (corrodées) sont découpés pour ne conserver que leurs supports internes.La peau externe en acier étant "remplacée" par le panneux en fibre sans problème d'alignement puisque un vide de 2 à 3 millimètres existe entre la peau extérieur de l'aile et son support (c'est d'ailleurs dans cet espace que les salletés stagnantes sont à l'origine des problèmes de corrosion des ailes avants). 

 L'aile en fibre est recoupée et positionnée en applique sur ces supports :

Avec cette méthode l'allignement porte/aile/capot reste comme à l'origine.

La généreuse monte de pneumatique remplit également parfaitement le passage de roue avant.

La encore les panneaux d'ailes seront fixés par collage et rivetage mais uniquement en fin de chantier lors de la préparation à la peinture.

Réparations et modifications terminées, la caisse est sablée puis traitée au phosphatant 

 Après ce premier traitement anti-rouille chimique, le dessous de la voiture est peint, d'abord avec un aprrêt époxy de couleur gris clair

.

Les raccords de tôles et autres jonctions sont soignesement étanchées avec da la pâte à joint de carrosserie, puis une couche d'anti-gravillon passée au pistolet à peinture avec buse de 2.5mm pour une finition la plus lisse possible...... 

et enfin la peinture définitive couleur RED TARTAN. La peinture utilisée est un "brillant direct" en 2 couches mouillées. 

Petite vue de l'arrière..

 Les dessous devraient pouvoir résister un certain temps avant retour de la corrosion

L'auto est repositionnée a plat sur des chandelles , les ailes arrière ainsi que la jupe sont collées avec une colle poliuréthane spéciale et provisoirement maintenues pendant 24h avec des riverts Pop qui seront supprimés.

Ailes et jupe arrière en place, il est temps d'installer les éléments de liaison sous les feux, (éléments supprimés lors du passage aux "Rubber bumper"). Certains comble cet espace avec des extensions enfibre de verre réalisées sur mesure. J'ai préféré opter pour des pièces en acier vendues par Moss qui après présentation, nécessitent un "sérieux" ajustage afin de s'aligner parfaitement sous le phare car au départ on a ceci :

Qui, après découpe et façonnage,  devient cela pour être bien alligné sous la bordure du feu arrière :

Mais du coup c'est la jupe arrière qui est à retravailler pour obtenir des aillerons d'ailes arrière au top. Le coté droit n'est pas mieux, Un important travail de fibre de verre est a réaliser :

Après avoir retaillé les éléments, il est temps de reboucher et lisser la carrossserie. Les raccords tôle/fibre sont enduits avec du polystère enforcé à la fibre. Une version allégé facilement ponçable est fort appréciée sans pour autant pénéliser la solidité. Les bosses de fibres sont éliminées à la disqueuse et le gelcoat de finition est supprimé sur une bande de 4 à 5 cms pour atteindre la fibre. Le reste du gelcoat est ponçé au 80 pour bien le déglacer.

 Penser au masque anti-poussière......

L'enduit renforcé permet de rattraper les  quelques défauts d'allignement mais surtout les "malformations" des panneaux de fibre.  

Encore quelques retouches avec l'enduit "structurel" puis c'est à l'enduit de finition de prendre sa place..

Peinture de la baie moteur toujours en RED TARTAN 

Peinture de l'intérieur

Sans oublier l'intérieur des parties ouvrantes

L'intérieur étant terminé, c'est au tour de l'extérieur :

Masticage, ponçage et une première couche d'apprêt garnissant pour uniformiser la surface

Sans oublier les ouvrants et la jupe avant 

L'ensemble est a nouveau poncé au 400 à l'eau et les dernières retouches sont réalisées. Ce retouches concernent les flancs d'aile avant qui ne sont pas parfaitement droit, en cause un défaut de moulage des pièces 

Un deuxième couche d'apprêt fin est appliquée en cabine éphémère réalisée pour l'occasion

Après un ponçage au 800 à l'eau, la première couche de Vert Anglais dit British Racing Green Dark est appliquée (Ref BLMC-ROVER 029)

Un dernier ponçage au 1000 toujours à l'eau permet de préparer la surface pour la couche finale

Quelques jours d'attente afin de laisser la peinture se tendre et durcir à température ambiente faute de pouvoir chauffer la pseudo cabine...Dernier ponçage ultra fin et c'est la couche finale appliquée en cabine professionnelle pour un résultat irréprochable. Un grand merci à mon ami Dimitri  (Garage  S.T.O. ) pour le coup de main !! 

Récupération de l'auto et début du remontage....enfin !

Mise en place du pare brise et des habillages chromés.... patience et persévérance

Remontage du toit ouvrant et réfection du ciel de toit

Mise en place des "accessoires" et des autocollants...

L'extérieur est enfin terminé, c'est au tour de l'intérieur

Remontage de tous les éléments , l'ensemble des interrupteurs est remplacé par du neuf. Les sièges d'origine ont reçu des mousses et ressorts neufs pour un confort optimal. Les moquettes en bon état sont ré-utilisées avec pose d'un isolant sur l'ensemble du plancher .

L'engin a fier allure et ne passe inaperçu. Son chant et sa ligne provoque beaucoup de pouces levés ou de petits compliments...sur son passage.

Sur la route c'est une "chimère", malgré une présentation extérieure et un ralenti qui "annonce" la couleur, l'engin autorise une conduite souple et coulée (pour peu que le pied droit soit léger) mais le moteur est prêt, en permanence, à propulser l'auto au delà de toutes limites légales....le tout dans une mélodie de V8.... à faire vibrer n'importe quel coeur. La suspension rabaissée s'avère aussi confortable que l'orignal mais l'auto, toujours a plat, semble collée à la route. Bref le jouet du Chef !